La mort dans la religion Islam, tout savoir !

De nombreuses traditions, civilisations et religions considèrent la mort comme un passage de la vie vers l’inconnu. C’est pour cette raison que dans pratiquement toutes les sociétés et croyances, l’inhumation des défunts est considérée comme une façon de leur rendre hommage.

Ainsi, tout au long de l’histoire, les pratiques culturelles et surtout les religions ont influencé les comportements des hommes dans leur façon de traiter les morts. Dans la religion musulmane, Allah fait de la dignité humaine un droit accordé à tous les croyants en particulier, et d’une manière générale à tous les êtres humains. En effet, selon le saint Coran, Dieu octroie certains droits aux fidèles avant même leur naissance et d’autres après leur décès. 

En France, Paris ou dans les autres métropoles de France, l’observation des pratiques islamiques par les hommes et femmes croyant se fait en fonction des origines. En effet, différentes pratiques, coutumes et tradition se côtoient, même si dans le fond, il existe certains rites communs.

Découvrez dans cet article notre dossier complet sur la place de la mort dans les pratiques religieuses musulmanes.

Le respect du corps du défunt

En premier lieu, il faut rappeler que la religion musulmane accorde une importance particulière au corps d’une personne décédée et exige qu’il ne soit pas mélangé au monde connu. En conséquence, les rites musulmans demandent que le corps du défunt soit inhumé, c’est-à-dire mis en terre. 

En effet, c’est la sourate Al-Maidah, verset 31 qui rappelle qu’Allah, dans sa Miséricorde, a montré indirectement à Caïn ce qu’il devait faire du corps de son frère Abel. En montrant à Caïn un corbeau qui grattait la terre pour enterrer un autre corbeau, Allah enseigna à Caïn qu’il fallait mettre en terre le corps de son frère qu’il avait tué.

Les rites funéraires dans l’islam

Le respect de la dépouille du défunt suppose que les proches lui donnent une sépulture décente. Ce souci vise principalement à permettre aux proches du défunt de venir se recueillir sur leurs tombes. Mais aussi, selon un hadith authentique rapporté par Muslim, le prophète Mahomet a rappelé aux croyants qu’offrir une sépulture décente aux morts permet d’empêcher le corps d’être la proie d’animaux sauvages.

Cette exigence a perduré dans l’islam et l’inhumation d’un musulman est devenue un fardh kifayat, qui est une ordonnance divine imposée à la communauté musulmane. En d’autres termes, c’est la communauté musulmane dans son ensemble qui peut être reconnue coupable du fait qu’un corps ne soit pas enterré, à moins qu’elle n’ait pas eu connaissance du décès. 

L’islam impose au croyant de procéder le plus tôt possible aux rites funéraires en vue de l’inhumation. Ce rituel peut être réalisé par un imam ou un membre de la communauté disposant d’une parfaite connaissance des rites composés trois étapes préliminaires essentielles.

La toilette mortuaire  

Le tout premier rite mortuaire dans l’islam consiste à laver le défunt afin de nettoyer physiquement le cadavre. Si la méthode, les accessoires et le style utilisés pour le bain (ghusl) du défunt peuvent varier, certaines pratiques sont courantes et acceptées unanimement. 

Le premier, et le plus significatif des éléments communs, consiste en la nécessité de laver le défunt un nombre impair de fois, généralement trois fois. Il faut prendre le soin de cacher les parties intimes du défunt.

L’enveloppement du corps

Après la toilette du corps du défunt, ce dernier est enveloppé dans le kafan, linceul blanc en toile de lin ou en coton. Le linceul du défunt doit être particulièrement modeste et simple, raison pour laquelle les musulmans ont souvent préféré le tissu en coton pour ensevelir leurs proches disparus.

L’enveloppement du corps d’un musulman se fait généralement avec un linceul composé de trois parties alors que celui des musulmanes se compose généralement de cinq parties. Enfin, pour permettre au kafan de se maintenir et faciliter le transfert du corps dans le cercueil ou la tombe, le linceul s’accompagne de petites bandelettes.

Une fois enseveli dans le linceul, le défunt peut être maintenu dans cet état quelques heures afin de permettre aux proches et sympathisants de lui présenter leurs adieux.

La janazah, prière funéraire

Traditionnellement, le Janazah est une obligation imposée à tous les musulmans et consiste à offrir des prières collectives pour le pardon des morts. Elle est intègre, tout comme la prière de l’Aïd, des takbirs supplémentaires (quatre pour être précis). Mais lors de cette prière, le musulman ne fait pas d’inclinaisons ni de prosternations.

Dans le cas spécifique du décès d’un croyant, tout musulman présent a l’obligation de prier sur le cadavre, ainsi que pour tous ses enfants de plus de six ans. La prière au défunt, pour le salut de son âme, doit se faire après avoir lavé le corps et après l’avoir enseveli du kafan

En effet, un hadith authentique rapporté par Muslim enseigne que même si par oubli la prière au défunt est faite avant le lavage du corps, ou même pendant, elle n’est pas valide. De plus, il n’est pas obligatoire que ce soit celui qui a procédé au bain rituel de conduire la prière. 

Pour procéder à la prière sur le mort, les musulmans présents doivent faire face à la direction de la Qibla, avec le défunt allongé sur le dos. Il doit être disposé de sorte que sa tête soit du côté droit de celui qui conduit la prière. 

Aussi, il y a lieu de préciser ici que s’il s’agit d’un homme, celui qui mène la prière doit se placer au niveau de la tête du corps. En revanche, pour les dépouilles de musulmanes, il devra alors se placer au niveau du bassin. 

Enfin, la prière, obligatoirement collective, débute toujours par la fatiha avant d’entamer des versets du coran ou des sourates courtes. Celui qui mène la prière peut réciter des takbir (louanges) à Allah et avant de lui confier l’âme du disparu. 

L’inhumation du corps, le dafin

Après la prière faite à l’endroit du mort, le corps est emmené pour sa dernière demeure, c’est-à-dire pour l’enterrement. Ici, les régions et civilisations ont eu une certaine influence sur les styles de la tombe et les coutumes du dafin.

Mais généralement, la tombe du défunt doit être alignée de façon perpendiculaire à la Qibla et le corps doit être mis sous terre hors du cercueil et couché sur le côté droit. Aussi, doit-il être positionné de sorte à faire face à la Qibla. Dans certains pays, surtout dans le monde arabe, il est déconseillé, voire interdit aux femmes de participer aux processions funéraires.

Le deuil dans l’islam

Le deuil occupe une place assez singulière dans l’islam, les proches devant observer une période de deuil de 3 jours. Dans certaines cultures, le terme de cette période peut intervenir au septième jour suivant le décès. Le deuil est marqué par la réception de visiteurs qui viennent pour présenter leurs condoléances et aussi par une augmentation de la dévotion. En conséquence, il est souvent recommandé de faire preuve de modestie et simplicité tant dans le choix des bijoux que dans la décoration de la place où les condoléances sont reçues.

Le Coran et bien de hadiths rappellent que pleurer durant le deuil d’une personne aimé est naturel et acceptable. Toutefois, il est proscrit les manifestations bruyantes de la douleur telles que les lamentations en hurlant, se déchirant les vêtements ou les cheveux ou encore en brisant des objets.

La conception de la mort dans l’Islam

En Islam, la mort est considérée simplement comme une étape. Dans ce cas, le musulman est convaincu d’une vie après la mort, une vie spirituelle à la fois physique et spirituelle. De ce fait, le fidèle est convaincu que la manière dont il passe sa vie sur Terre conditionne sa vie dans l’au-delà. L’islam enseigne, en effet, la notion de récompenses et de sanctions lors du jugement dernier.

La croyance d’une vie après la mort incite le croyant (homme ou femme) à réaliser des œuvres charitables puisque le jugement d’Allah au moment de la mort vise à gratifier les fidèles et à punir les pécheurs. 

Ainsi, lorsqu’un fidèle décède, il se situe dans le stade compris entre la mort et la résurrection. C’est à ce niveau qu’il va traverser l’épreuve de la tombe, c’est-à-dire l’interrogatoire sur sa religion, son seigneur et le prophète. Selon la tradition islamique, l’interrogatoire est mené par deux anges, à savoir Mounkir et Nakir, puis l’âme du défunt est récupérée par un ange

C’est en fonction de la vie du défunt que l’ange chargé de recueillir son âme se comportera. En effet, pour récupérer l’âme d’un bon croyant ayant mené une vie jonchée de bonnes actions, l’ange de la mort se montrera doux et l’emmènera au paradis

Par contre, lorsqu’il s’agit d’un mécréant, son âme sera arrachée du corps, en présage au châtiment qu’il est appelé à affronter en enfer. Mais même à ce stade, il lui est encore possible de bénéficier des bonnes œuvres, aumône, prière, invocation à dieu ou encore pèlerinage à La Mecque, effectuées en son nom.

Ainsi, considérant la mort comme inévitable, le musulman prend soin de préparer sa rencontre avec son créateur. En effet, tout le long de sa vie, il garde l’espoir, par le biais de prières et de bonnes œuvres, d’être pardonné de ses péchés.

C’est donc par la crainte de Dieu et surtout l’espoir du pardon d’Allah que le croyant voit sa foi s’élever. En islam, la notion de la mort constitue ainsi une raison existentielle pour servir le bien. 

La résurrection et la notion de fin du monde dans l’islam

Les récits prévoyant la fin du monde et la résurrection dans la religion islamique sont contenus dans divers passages du coran. Les sourates Az-Zoumar, versets 68 à 75 et An-naml versets 87 à 90 précisent les événements qui entourent la fin des temps.

A travers ses passages du livre saint de la religion musulmane, le Barzakh (monde des morts) prendra fin et Dieu annoncera la résurrection de tous. Il s’agira alors de l’ère d’une nouvelle création, dont le début est le jugement dernier. Ce jour, l’ange Israfil soufflera dans sa trompette, signifiant le terme de la création, afin de ressusciter tous les hommes et les réunira en un même endroit. 

Ainsi, homme et femme seront devant son Créateur et des anges se chargeront de faire le récit de ses actes, avant qu’il ne traverse le pont au-dessus de l’enfer. C’est à ce terme que son sort sera scellé

S’il s’agit d’un pêcheur, il tombera dans le feu de l’enfer et vivra dans une éternité tourments. Mais s’il s’agit d’un bon serviteur de Dieu, il sera appelé à rejoindre le paradis pour découvrir un monde dans lequel il va renaître dans un nouveau corps, éternellement jeune.

 


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