Pourquoi la femme porte le voile ?

Lorsque l’on pense au voile, cela renvoie à une exigence de la religion musulmane qui demande aux femmes de se couvrir la tête et les épaules. Mais historiquement, cette pièce d’étoffe et qui sert de parure à la femme n’est pas exclusivement liée à l’islam ou aux autres religions monothéistes. En effet, si les musulmans, les chrétiens et les juifs font du port du voile une tradition religieuse, il a une très longue histoire dans différents pays. 

De nos jours, cette pièce d’étoffe a évolué pour devenir un véritable accessoire de mode mettant en valeur le style et le look des femmes. Il se décline aujourd’hui en différentes variantes comme le foulard femme, le châle ou encore l’étole. Ainsi, le voile a fait son entrée dans la pratique religieuse monothéiste et est vite devenu le symbole de distinction et de soumission des femmes à l’homme. Pourtant, beaucoup de femmes, même les femmes émancipées, continuent de porter le voile. Ce choix assumé est un élément qui caractérise le néo-féminisme. 

Le voile, symbole historique de la modestie et de l’obéissance féminine

Si les femmes se sont conformées aux prescriptions des religions islamique, chrétienne et juive concernant le port du voile sans objection, la signification théologique de cette exigence est restée ignorée. En effet, les femmes acceptaient de se couvrir le corps selon la tradition afin de se conformer à une règle implicite qui demande chasteté et pureté de la femme. Ainsi, il était beaucoup plus pratique d’utiliser le voile pour couvrir la tête, le corps et toute autre partie pouvant attirer le regard et les envies.

En remontant l’histoire, on découvre que porter le voile, au Moyen-Âge, dès le 16e siècle, avait plusieurs significations. On distingue différentes fonctions du voile. Par exemple, le voile des lamentations était utilisé par les veuves, le voile des religieuses et des moniales était mis pour marquer leur entrée au couvent et leur vie cloîtrée. Aussi, les nouvelles mariées portaient un voile spécial le jour de leurs noces.

Les origines du voile

Bien plus ancien que les premières religions monothéistes, le voile trouve son origine au proche orient. En effet, il y a des mentions de cet accessoire de tissu déjà vers l’an 1000 avant notre ère sur la tablette A 40 des lois assyriennes. Dans cet artefact, établissant le code de conduite sous le règne du roi Teglath-Phalasar, il est fait obligation aux femmes de se voiler

Par contre, il est strictement interdit aux prostituées et esclaves. On trouve la même mention beaucoup plus tôt, dans le Code d’Hammourabi (18e siècle av. J.-C.), où il servait de signe distinctif de la femme honorable aux esclaves et prostituées.

Il était en conséquence imposé aux femmes mariées et aux jeunes filles d’hommes libres. Dans certaines cultures, lorsqu’une femme mariée ou une fille d’homme libre ne se couvrait pas les cheveux et les épaules d’un voile, il leur était infligé des sanctions.

Le voile religieux

Dans la conscience collective, le port du voile chez les femmes a vite reçu une connotation religieuse. Cette perception est principalement due au fait que dans chaque livre saint, les principales religions monothéistes en font une prescription. En effet, beaucoup de passages de la Bible, de la Thora et du Coran imposent aux femmes de porter le voile pour diverses raisons. Dans certains pays islamiques comme l’Iran, cette obligation est générale et concerne aussi bien un espace de prière qu’un lieu public. 

Dans la culture de presque toutes les religions du monde, on assiste à une vive discussion entre ceux qui exigent que les femmes continuent de porter le voile et les courants féministes.

Le voile dans l’Islam

L’islam est la religion à laquelle l’on associe le plus la femme voilée. Pour cause, deux sourates l’exigent de façon explicite. En effet, la sourate Al Nour et la sourate Al Ahzab du saint Coran font obligation aux croyantes en Allah de se couvrir d’un voile.

Dans la sourate Al Nour, il est dit que les croyantes en Allah ne montrent de leurs parures que ce qui en paraît. De plus, ce passage du Coran insiste sur le fait que les croyantes doivent rabattre leur voile sur leur poitrine. Quant à la sourate Al Ahzab, il fait obligation, au verset 59, aux femmes de musulmans de ramener sur elles leurs grands voiles.

Toutefois, bien que l’islam l’impose aux musulmanes, le qualificatif islamique pour désigner le tissu qui est utilisé pour cacher les cheveux et la silhouette des musulmanes est un abus. Il existait, en effet, dans tout le bassin Méditerranée et le milieu arabe, bien avant l’avènement de l’islam. Cette pratique fut adoptée après l’Hégire afin de pouvoir différencier les femmes polythéistes et juives des musulmanes.

Le voile dans la tradition islamique est de deux sortes principalement, à savoir le jihab et le hidjab (ou encore hijab). Le jihab désigne le manteau de dessus ou la robe très ample qui couvre de la tête aux pieds. Par contre, le hijab est le véritable tissu porté par les musulmanes et qui recouvre leur tête jusqu’aux épaules tout en laissant le visage apparent.

Si le Coran demande aux musulmanes de recouvrir leur poitrine et autre partie de leur corps, aucun verset ne désigne explicitement le hijab. Son port trouve alors sa source dans les interprétations du Coran ou issu du hadith, bien qu’il ne cesse de susciter une forte polémique depuis le début du 21e siècle.

Pire, le voile intégral, encore appelé niqab ou burqa, est combattu par les mouvements féministes de notre époque qui le considèrent comme une pratique préislamique et un vestige du patriarcat. On parle de voile intégral lorsque le visage de la musulmane est également couvert par le même foulard, le niqab.

Aujourd’hui, les femmes voilées dans plusieurs pays du monde sont vues d’un mauvais œil, car considérées comme toujours soumises aux diktats de courants conservateurs et d’une culture archaïque. Il est toutefois à noter que par sa légèreté et son aspect pratique, le hijab est moins attaqué par les féministes de notre époque.

Elles le considèrent même comme un accessoire pouvant mettre en avant leur cause sans renier les principes édictés par Allah et dont le hadith suggère le respect.

Le voile dans la tradition juive

L’Ancien Testament, notamment dans la Genèse et le Cantique des cantiques, mentionne clairement le voile des femmes. En effet, dans le Cantique des cantiques chapitre 4 verset 1, Rébecca, voyant Isaac, se couvre la tête de son voile.

Le voile est dans le judaïsme l’élément qui permet de distinguer les épouses des prostituées et des esclaves. Ainsi, la femme non voilée est considérée comme une prostituée. Cette assimilation de la femme non voilée à une prostituée est issue de Esaïe (47 : 2) où le prophète dit, afin d’humilier Babylone : «Découvre tes cheveux, retrousse ta robe, découvre tes cuisses».

Toutefois, il faut souligner que l’Ancien Testament ne fait pas du port du voile par les femmes une prescription religieuse. C’est la tradition rabbinique qui, en cherchant à établir un code de modestie, a imposé aux femmes mariées le port d’un couvre-chef lorsqu’elles sortent du foyer conjugal.

De nos jours, les femmes se contentent de se couvrir une fois arrivées à la synagogue. D’autres, lorsqu’elles ont de la compagnie masculine ou des invités, se couvrent d’un tichel (petit foulard).

Le voile et la religion chrétienne 

Le christianisme est la seule religion, parmi les trois grandes religions monothéistes, à avoir fondé le port du voile sur des motifs religieux et non coutumiers. En effet, dans la Bible, le port du voile est clairement indiqué dans la Première Épître de Saint Paul aux Corinthiens. 

C’est au chapitre 11 verset 5 à 6 qu’il est rappelé que toute femme qui prie ou qui prophétise le chef, la tête non voilée, fait affront à son chef. Plus loin, ce passage affirme qu’il n’y a aucune différence entre une femme tondue et une femme sans couvre-chef.

Ainsi, dans la première lettre aux Corinthiens, Saint Paul fait du port du voile pour la femme un signe de respect pour la piété et la prière. L’Église primitive, par la suite, pour protéger la chasteté des femmes, va demander aux filles vierges, puis plus tard aux religieuses et aux moniales de porter le voile.

C’est ainsi que dans les pays à majorité chrétienne (comme la France), pour aller à l’Église, les femmes se couvraient d’un petit foulard ou d’un léger voile en dentelle, la mantille. Cette pratique a perduré jusqu’au milieu du 20e siècle et est toujours observée dans certains milieux ruraux de la France. 

Le voile, accessoire de mode de nos jours

À notre époque, si les mouvements féministes se lancent dans une campagne de dévoilement total, cette pièce de tissu est particulièrement appréciée afin d’affirmer un style ou mettre en avant un nouveau look. Le voile se marie avec tout type de vêtement. Beaucoup de femmes s’en servent en vue d’apporter un plus à leur parure. 

Ainsi, ces accessoires sont devenus beaucoup plus un accessoire de mode qu’un élément servant de distinction sociale ou de signe religieux. Au-delà d’affirmer un look ou un style vestimentaire, les femmes l’utilisent pour diverses raisons.

L’une des raisons pour lesquelles les femmes, et même beaucoup d’hommes de nos jours, se couvrent d’un foulard ou d’un châle est de se protéger du froid. Ici, il ne se porte pas pour couvrir cheveux et épaules, mais il est plutôt porté au niveau du cou pour couvrir les zones sensibles du corps.

Ce petit bout de tissu est devenu une partie intégrante de la culture vestimentaire de l’époque contemporaine dans tous les pays du monde. Les grandes maisons de couture, établis dans les principales capitales du monde comme Paris, proposent une ligne de produits des plus variés afin de satisfaire un grand très grand public.

Mêlant des fils de coton pur à d’autres matières, châles, foulards et voiles proposés par ces spécialistes de la mode sont des articles tout aussi pratiques qu’utiles.


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