Quels sont les piliers de l’Islam ?

Historiquement, l’Islam est la troisième religion abrahamique. Cette religion s’appuie sur le monothéisme pur, c’est-à-dire la croyance en un seul Dieu, Allah, et prend sa source dans le Coran. Contrairement aux autres religions monothéistes, le Coran est considéré comme la révélation de la parole de Dieu. En effet, le livre saint de la religion musulmane est la compilation de la parole qu’a reçue le prophète Mahomet par l’ange Jibril.

Le culte se fonde sur des obligations majeures, fondamentales à un point où elles sont appelées les piliers. Il s’agit certes d’obligations rituelles, mais dont l’aspect formel n’est pas suffisant pour leur validité aux yeux d’Allah. En effet, il est indispensable que l’accomplissement de ces obligations soit accompagné d’une intention pure et sincère afin d’être considéré comme régulier.

Au nombre de cinq, les piliers représentent les grandes exigences fondamentales que chaque fidèle doit appliquer. Découvrez dans cet article tout ce qu’il y a à savoir sur les piliers de l’islam.

Les origines des piliers de l’islam

En principe, tout bon musulman se doit de respecter les obligations de cultes que représentent les piliers. Mais il y a lieu de rappeler que si elles sont tirées des Saintes Écritures, leur mise en place s’est faite au cours des trois premiers siècles de l’islam. En effet, c’est durant cette période que les écoles juridiques ont apportés des précisions sur les notions d’arkan al-islam afin d’avoir un contenu clair à chacun des piliers.

Les piliers de l’islam

L’islam impose aux fidèles musulmans, femmes, hommes et enfants, l’accomplissement d’obligations, voire de devoirs dont les plus notables et respectés sont au nombre de cinq. Il est à souligner que ces piliers, tout comme les 10 commandements dans la bible, ne sont pas présentés dans le Coran, mais plutôt mentionnés dans un hadith authentique. En effet, il est rapporté par Mouhammad al-Boukhârî et Muslim ibn al-Hajjaj que le messager d’Allah a affirmé que la religion est bâtie sur cinq piliers, arkan al-islam en arabe.

Ces piliers sont :

  • la profession de foi ;
  • la prière ;
  • l’aumône ;
  • le jeûne durant le mois de ramadan ;
  • le pèlerinage.

La chahada ou profession de foi

L’islam fait de la croyance en l’unicité d’Allah, le premier et le plus important des obligations. Ainsi, le tout premier pilier de l’islam et le plus important Le Tawhid, qui constitue l’expression du monothéisme, le dogme le plus important de l’islam.

Le Tawhid peut être compris comme la foi en un Dieu unique, sans associé ou égal et inaccessible à l’imagination humaine. Le Tawhid constitue ainsi le fondement même de l’islam. De même, il implique le rejet de tout centre de culte autre que Dieu.

On appelle chahada, l’expression du Tawhid. Elle est consacrée par la formule « J’atteste qu’il n’y a de divinité qu’Allah et j’atteste que Mouhammad est son messager ». Ainsi, elle impose aux musulmans de reconnaître l’unicité divine, mais aussi de reconnaître les prophètes et le messager d’Allah. La chahada constitue de fait la formule de conversion à l’islam.

Par ce pilier, l’Islam se démarque nettement du christianisme et du concept de la Sainte Trinité ou encore du fait que Jésus soit le fils de Dieu. C’est pour renforcer ce postulat que la sourate Al-Ikhlas précise dans un de ces versets que « Dieu n’a pas été engendré et n’a jamais engendré ». En effet, l’islam, dérivé du mot arabe paix et qui signifie soumission, est considéré par les fidèles comme la réaffirmation de la Parole révélée aux chrétiens et aux juifs.

Cette parole, selon les croyants, a été révélée par les prophètes qui se sont succédé depuis Adam jusqu’à Muhammad parmi lesquels Abraham, Moïse et Jésus. Ces trois derniers sont appelés dans le Coran Ibrahim, Moussa et Issa.

De plus, les musulmans pensent que le message de Dieu, le plus complet, a été révélé à Muhammad, le dernier des prophètes. C’est pour cela que la croyance en ce Dieu unique est considérée comme la base de la religion musulmane.

La prière

La prière, encore appelée salât, est une obligation quotidienne pour chaque musulman. Elle peut être effectuée dans l’intimité ou en commun au sein d’une mosquée. Pour faire la salât, le croyant doit faire face à la qibla qui est la direction de la kaaba, située à la Mecque.

Les prières sont décomposées en rakat qui constitue l’unité de prière. Chaque rakat est décomposé en récitation (en position debout) de la Fatiha, et d’autres versets (en fonction de sa volonté), d’une inclinaison et de deux prosternations.

L’islam impose à chaque musulman de faire cinq prières par jour, à des moments déterminés en fonction de la position du soleil. En effet, c’est dans la sourate Al-Isra verset 78 que Allah demande aux fidèles de faire une prière au déclin du soleil jusqu’à l’obscurité de la nuit.

La première prière quotidienne, la prière de fajr, doit se faire à l’aube, lorsque le ciel commence par s’éclairer. Ensuite vient la salât de midi (al-dhouhr) et celle de l’après-midi (al-asr). Puis au crépuscule, la salât al-maghreb et enfin le soir au début de la nuit la salat al-atma.

Prier permet au croyant d’observer un rite particulièrement important aussi bien sur le plan liturgique que spirituel. En effet, avant de commencer la salât, le fidèle doit se purifier et faire ses ablutions avant d’entrer à la mosquée, ou tout autre lieu saint. De même, le fidèle doit être dans un état de pureté avant de faire la salât. Si la prière est faite à la maison, il doit aussi se purifier par les ablutions avant de toucher au coran et surtout maintenir son espace de prière propre et sain.

L’aumône obligatoire envers les plus démunis

La zakat est une obligation imposée à tous les fidèles qui disposent des moyens suffisants pour la faire. Elle est à distinguer de la sadaqa qui est un acte de charité volontaire et spontanée faite à l’endroit des plus démunis.

La zakat a ainsi une connotation d’imposition prélevée auprès des plus aisés parmi les fidèles au profit des plus démunis. Elle est donc une œuvre de solidarité commune comme le rappelle un hadith authentique. En effet, selon ce témoignage le prophète a rappelé que « Allah n’accorde pas sa protection à une communauté dans laquelle se trouve un fidèle qui a faim ».

Jeûner durant le mois de ramadan

Jeûner est une obligation rigoureusement encadrée dans l’islam. Il est imposé aux hommes, femmes et même aux enfants ayant passé l’âge de la puberté. Le jeûne dans l’islam consiste à ne rien boire ni rien manger de l’aube au crépuscule. Également, entre le lever du soleil et son coucher, il est interdit de fumer ou d’avoir des relations sexuelles.

Mais le jeûne dans l’islam, al-sawm, ne se limite pas à s’abstenir d’aliment et de boisson (même l’eau) durant toute la journée. Il s’agit aussi d’être meilleur que d’habitude, sur le plan spirituel et moral. Ainsi, celui qui jeûne doit faire preuve de piété et observer des prières surérogatoires, beaucoup méditer, lire le coran et aussi mener des actions de charité.

En effet, le prophète a reçu la première révélation du coran durant le mois de ramadan, le neuvième mois du calendrier islamique. C’est pour cela que le mois de ramadan possède une grande signification religieuse dans l’islam. Toutefois, bien qu’il s’agisse d’un pilier de l’islam, faire le sawm n’est pas obligatoire pour les femmes enceintes, les personnes malades et les très jeunes enfants.

Aux jeûnes du jour, succèdent les plaisirs de la nuit. Mais le musulman se doit de rester sobre et pur. Ainsi, le repas de rupture du jeûne, l’iftar, bien qu’étant marqué par une belle convivialité, est particulièrement sobre et simple. La fin du mois du ramadan est marquée par l’une des fêtes les plus importantes de l’islam, l’aïd al-fitr.

Le pèlerinage à la Mecque

Dernier des cinq piliers de l’Islam, le hajj doit être accompli par tout musulman au moins une fois dans sa vie. Le pèlerinage s’effectue au cours du dernier mois du calendrier hégirien le mois de Hijja. Lorsque le hajj est effectué en dehors de ce mois, le pèlerinage du fidèle n’a pas le même caractère de piété vis-à-vis de son entourage. On parle, en effet, d’un acte de piété individuel, une oumra.

Le grand pèlerinage à la Mecque est une obligation faite par Allah à ses fidèles. En effet, dans le verset 125 de la sourate Baqara, Dieu dit qu’il a fait de la maison (la kaaba) un asile pour les hommes et un lieu où l’on vient souvent.

 


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