Qui est Pharaon dans l’Islam  ?

À l’origine, le mot pharaon désignait le palais royal à l’époque de l’Égypte antique. À l’époque, les premiers souverains et gouverneurs n’utilisaient pas ce nom pour nommer leur titre. Ce n’est qu’avec l’avènement du Nouveau Royaume que les gouverneurs de l’Égypte ont commencé par porter le titre de Pharaon.

Ainsi, il est devenu le terme par lequel était désigné le roi de l’Égypte antique, le tout-puissant souverain considéré comme un Dieu vivant. C’est vers 3000 ans av. J.-C. que remonte le tout premier pharaon reconnu comme tel, Ménès, qui a réuni la Haute et la Basse-Égypte en un seul État. Et depuis, siècle après siècle, il y a eu une longue lignée de rois dont les vestiges ont été découverts dans le monde moderne sous la forme de momie.  

Mais le Pharaon n’est pas uniquement un personnage qui a marqué l’histoire des civilisations. Il est aussi évoqué dans le livre saint de chacune des trois principales religions monothéistes : le christianisme, le judaïsme et l’islam. 

Dans cet article, nous vous proposons de découvrir le Pharaon cité dans le Coran.

Comment le Coran parle de Pharaon ?

La quasi-totalité des foyers musulmans connaît bien l’histoire de Pharaon, représenté par le Coran comme le pire des tyrans. En effet, se considérant comme un dieu, Pharaon ne permettait à aucun de ses sujets d’adorer une divinité autre que lui.

Pourtant, selon des sourates et versets du Coran, Allah, dans sa miséricorde, a offert différentes occasions au Pharaon de se repentir. Mais le souverain d’Égypte ne va jamais embrasser la religion du Prophète et va mourir en état d’incroyance.

Dans le Coran, les passages de chaque sourate et verset qui traitent de Pharaon rappellent la puissance d’Allah et surtout le fait qu’il n’abandonne jamais ses croyants.

Un souverain tyrannique

En tant que souverain de l’Égypte Antique, Pharaon, tel que décrit dans le coran, еѕt considéré par ses sujets comme un roi cruel et tyrannique. Il considérait que son pouvoir était de source divine, faisant de lui un dieu sur terre. En tant que tel, il obligeait les Égyptiens à le vénérer. En conséquence, il était un véritable despote sans pitié qui soumettait ses sujets de basses conditions à une très dure existence. En effet, il les contraignait à la servitude pour la construction des pyramides et temples à sa gloire, et assujettissait les nobles égyptiens à de lourdes taxes.

La prédiction divine de sa chute

Un jour, il a reçu la prédiction que l’un des fils de Bani Israël, qui venait à peine de voir le jour, serait la raison de sa perte. Cette prédiction a été la source d’une véritable colère et d’une paranoïa de Pharaon. Il ne concevait pas que son pouvoir et sa vie pussent prendre fin. Il entreprend alors de tuer tous les enfants d’Israël.

Afin de contrer cette prédiction, il a ordonné que soient exécutés tous les nourrissons mâles du pays et ne se sent invincible et en sécurité qu’après avoir eu le rapport des soldats sur l’exécution de ses ordres. Mais un nourrisson a été sauvé de cette grande tuerie, celui qui allait devenir le prophète Moussa. En effet, la mère ce dernier l’a posé sur les eaux du Nil, dans un couffin, et il a été conduit jusqu’aux berges du palais, lui sauvant ainsi la vie. Il a été alors recueilli et élevé dans la maison du Seigneur qui avait ordonné son exécution sans le savoir. 

L’histoire du prophète Moussa est aussi racontée dans la Bible, l’Ancien Testament; la Bible parle de Moïse. En effet, la Bible, le Coran et même la Torah reconnaissent pratiquement les mêmes prophètes, c’est pour cela que le christianisme, l’islam et le judaïsme sont considérés comme des religions ayant la même racine.

Le prophète Moussa

Bien des années plus tard, Moïse (ou Moussa en arabe) est envoyé par Allah pour prêcher le monothéisme à Pharaon et aux Égyptiens. Il avait aussi pour mission divine de libérer les croyants (femme, homme et enfant) de la tyrannie du seigneur du pays. C’est en suivant Moussa que les fils d’Israël ont connu l’Exode, c’est-à-dire la grande migration de tous les fils depuis l’Égypte vers la terre promise.

Sans surprise, le seigneur Pharaon ne compte pas se laisser convertir à l’islam, il va même à opprimer encore plus les fils du pays. Il a mutilé les corps des croyants, pour les punir de croire en Allah et non en lui. Il a eu recours à des pratiques barbares comme les empaler ou les amputer de la main.

Pour narguer Moïse et magnifier toute sa grandeur face au nouveau Dieu que prêche le fils d’Allah, Pharaon a demandé à son haman de lui construire une pyramide gigantesque. Dans l’Égypte antique, le haman est le chef de construction et dirigeant des ouvriers de carrière.

Selon les ambitions de Pharaon, la pyramide qu’il a commandée à haman devait être assez grande et haute pour lui permettre de visiter le Dieu de Moïse dans les cieux. Cette entreprise, selon la sourate Al-Gafar, verset 37, s’est soldée par un échec, montrant la puissance d’Allah sur le seigneur des Égyptiens.

La mise à l’épreuve de la puissance d’Allah

Face à l’échec d’ériger la plus haute tour d’Égypte, Moïse (ou Moussa en arabe) a invité pharaon à faire preuve de repentance et cesser ses injustices vis-à-vis des Égyptiens. Mais le seigneur n’a pas voulu reconnaître la puissance du Dieu prêché par la religion islamique. Il appelle alors ses meilleurs magiciens afin d’ébranler la foi islamique du prophète et de le mettre à l’épreuve

Lors d’une manifestation publique, les magiciens de Pharaon ont fait leurs meilleurs tours pour impressionner le monde présent. Ils ont fait apparaître des créatures extraordinaires. 

Lorsque son tour est arrivé, Moussa a fait une prière et a jeté sa canne par terre. Allah a fait changer la canne en serpent qui a dévoré toutes les créatures que les magiciens avaient fait apparaître.

Lеѕ mаgісіеnѕ ont alors compris qu’il ne s’agissait nullement de petits tours de magie, mais d’une preuve de la puissance et de l’unicité d’Allah. Ils ont reconnu la vérité dans les propos de Moïse et que la source de la magie qu’il venait de faire provenait d’une puissance divine qui méritait d’être vénérée. Ils se repentent alors et se convertissent dans la foi islamique. 

Mais ce n’est pas le cas de Pharaon qui refuse toujours de reconnaître le Dieu de l’islam. Il s’enfonce dans sa cruauté et promet de tuer tous les sujets égyptiens, homme, femme et enfant, qui voudraient embrasser la religion musulmane. Il a même fait tuer les magiciens pour les punir de leur échec et a fomenté une extermination des partisans du prophète

L’exode, le grand miracle d’Allah sous le règne du seigneur de l’Égypte

Ayant appris qu’un complot était ourdi pour dévaster son peuple, Moïse et les fils d’Israël se sont enfuis de l’Égypte afin de sauver leur vie. Mais, ils sont rattrapés par l’armée de Pharaon au bord de la mer Rouge. 

C’est là que le grand miracle d’Allah a été fait, exprimant la vérité sur sa toute-puissance. En effet, le Dieu qui a apporté la religion musulmane a ordonné à Moussa de frарреr l’eau аvес ѕа саnnе. C’est alors que la mer se fend en deux pour laisser le chemin au peuple d’Israël pour regagner leur terre promise. Une fois la berge franchie, les flots se son referment sur Pharaon et ses soldats qui ont entrepris le même chemin.

Celui qui n’a jamais voulu reconnaître la vérité sur Allah et la religion islamique est mort dans ce grand miracle reconnu dans l’histoire sous le nom de l’Exode, Achoura en arabe.

De quel pharaon parle le Coran ?

Pharaon est cité six fois dans le Coran, précisément dans la sourate Al-Qasas, la sourate Al-Ankabut et la sourate Al-Gafar. Selon les recoupements entre l’Histoire et les indications de ses passages du livre de l’islam, beaucoup s’accordent à déduire que le pharaon décrit fait référence au roi Ramsès 2.

En effet, des traces écrites de l’Égypte ancienne confirment que la dynastie qui a régné au 12e siècle av. J.-C. avait lancé un programme militaire majeur. Ce programme cadre avec des passages du livre qui renseignent que Pharaon a obligé le peuple égyptien à construire des villes-entrepôts

Ainsi, différents articles citant des sources concordantes rappellent que Ramsès 2 a été l’un des plus grands et des plus tyranniques des rois d’Égypte. Il a régné durant la moitié de la 19e dynastie, au 12e siècle av. J.-C.. Ces mêmes sources rapportent que Ramsès 2 avait lancé de grands chantiers de construction, ce qui cadre avec des passages du Coran. En effet, certains sourates et versets s’accordent avec les sources et articles scientifiques en décrivant un peuple en pleine servitude dans les grands chantiers de construction.

Si Ramsès 2 est considéré dans l’histoire comme l’un des grands rois de l’Égypte, l’islam a retenu du seigneur un tyran qui a persécuté son peuple. Pour mettre fin à son règne d’injustice et de tyrannie, Allah a envoyé son prophète pour mener les fils d’Israël à la terre promise.


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